Catalan's manifesto


In March 1848 Catalan offered himself for election to the newly restored French National Assembly. Below is his manifesto.
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE


Liberté, Égalité, Fraternité

Aux Electeurs

DU

DÉPARTEMENT DE LA SEINE


CITOYENS


Si vous voulez que la Republique fondée par vous soit durable et forte, envoyez à 'Assemblée nationale des hommes imbus du principe de la souveraineté du peuple; des hommes dont la patriotisme ait su résister à la corruption et à l'intimidation; des hommes enfin qui soient, non des républicains du lendemain, mais des républicains de la veille!

Je crois pouvoir me compter au nombre de ces hommes.

Nourri dans le mépris des rois, je saluai avec ivresse la chute de Charles X; je subis, mais en protest avec indignation, le mâitre que des intrigants et des dupes nous imposèrent à cette époque. Dupe moi-même un instant, je cessai de l'être lors de la retraite du vertueux Dupont (de l'Eure); et, avant la fin de 1830, j'étais républicain. Depuis, je n'ai pas laissé passer un seul jour sans contribuer par mes voeux, mes paroles et mes actes, au renversement de l'homme que la France a supporté trop longtemps!

Si mon nom n'a pas retenti dans les Assemblées politiques, c'est par une raison bien simple: sous la régime oligarchique que vous venez de renverser, je n'étais pas électeur, et je ne serais jamais devenu électeur! Mais consultez ceux que j'ose appeler mes illustres amis: Dupont (de l'Eure), Arago, Ledru-Rollin, Louis Blanc, Garnier-Pagès; interrogez les jeunes gens sortis de l'École Polytechnique depuis huit ans; invoquez les souvenirs de mes anciens camarades de la XIe légion: tous vous diront qu'ils m'ont constamment vu sur la brèche, et que mes opinions républicaines bien connues m'ont empêché d'obtenir l'avancement qui m'était légitimement dû. Les Éleves actuels de l'École Polytechnique, qui ont partagé vos périls et votre gloire, pourront ajouter que j'ai fait mon devoir de 24 et 25 février, soit dans la rue, soit à l'Hôtel-de-Ville.

Aujourd'hui, citoyens, pour récompense de mes services passés, je demande à rendre de nouveaux services à la patrie; je demande à prendre part aux travaux de cette Assemblée qui, plus heureuse que la Convention nationale, pourra mettre en pratique les principes de Liberté, d'Égalité, de Fraternité proclamés par celle-ci, et pour lesquels nos pères ont versé tant sang et tant de larmes!

EUGÈNE CATALAN
Répétiteur à l'École Polytechnique, Professeur au Lycée Charlemagne.

Paris, 25 Mars 1848

Last Updated September 2012